Auteurs: Chakroun R., Faidi F., Hedhili A, Nouaigui H., Ben Mansour H., Hidri A., Tounsi M., Kahouach L., El Mabrouk A., Nehdi H, Bahri S., Ben Abdelkader N., Ben Laiba M.
Revue: Santé-Sécurité-Travail. 2007 ; 42:17-19
Résumé: La dépression du système nerveux Central représente l’effet majeur de l’exposition aux solvants. Dans cette étude, nous avons essayé d’étudier la prévalence de symptômes neuropsychiques subjectifs et l’éventuelle relation entre ces symptômes et les niveaux d’exposition aux solvants organiques neurotoxiques évalués par des mesures environnementales et bio-toxicologiques.
Il s’agit d’une étude ayant concerné 77 salariés travaillant dans des industries de peintures, colles et encres et 128 personnes non exposées professionnellement aux solvants organiques appartenant à la même catégorie socioprofessionnelle.
Tous les sujets ont subi un examen médical et répondus à un questionnaire permettant de recueillir les données personnelles et les informations concernant leur état de santé, notamment celles qui se rapportent aux effets neurologiques pouvant être imputés à l’exposition aux solvants. Un prélèvement des urines du matin et à la fin du poste de travail est respectivement réalisé chez les témoins et chez un nombre représentatif de travailleurs exposés. Sur l’ensemble de ces échantillons a été pratiqué le dosage des métabolites urinaires du benzène, du toluène, de l’ethylbenzène, des xylènes et de l’hexane, en utilisant des techniques de Chromatographie Liquide à Haute Performance (HPLC) et de Chromatographie en phase Gazeuse (CPG). Chez un échantillon représentatif (n=17) de ces mêmes travailleurs, un prélèvement individuel de l’air des lieux de travail a été réalisé, en utilisant un dosimètre, durant tout le poste de travail, pour une évaluation précise des niveaux d’exposition à 17 solvants organiques. Les analyses ont ensuite été effectuées par CPG.
Les réponses subjectives des travailleurs au questionnaire ont été comparées avec celles des témoins et évaluées par rapport aux concentrations mesurées dans l’air des lieux de travail et/ou celles des métabolites urinaires des solvants.
La proportion de sujets se plaignant de somnolence, de sensation de fatigue et de troubles de la mémoire est beaucoup plus élevée chez les travailleurs exposés aux solvants par rapport aux témoins. Chez les sujets exposés, les concentrations de solvants dans l’air et celles des métabolites urinaires en fin de poste de travail, enregistrées pour les ouvriers souffrant de faiblesse, somnolence et de troubles de l’humeur, sont dans la plupart des cas supérieures à celles trouvées chez ceux qui ne se plaignent pas de ces symptômes. Néanmoins, les différences entre les deux groupes n’ont pas été trouvées statistiquement significatives.
Malgré l’absence de différences significatives, la tendance à l’augmentation des concentrations des métabolites des solvants chez les travailleurs se plaignant de troubles neuropsychiques est confirmée.
Les ouvriers travaillant au poste de lavage des cuves dans les industries de peintures sont particulièrement exposés aux effets neuropsychiques des solvants.